La balle du révolté
– Christian Lemoine –
La balle est entrée et sortie.
Comme il est facile à percer
Ce mur tendre, pour que gicle, en pluie,
Le sang amer du révolté.
La honte n’est pas à révolte,
Mais à ceux-là qui l’ont mâtée,
Ose t’élever, tu récoltes
La Mort, par tes frères, donnée.
Toi qui tiens l’arme destinée
A prendre ma vie, fusillé
Bientôt, ami, je te pardonne.
Mon destin, il était écrit ;
Ta balle m’en fait savoir le prix.
Pour un cœur mort, mille frissonnent.
Prends garde, rien n’est grave… !
(coll. Sonnets… et entrez… !)
Paris, le 10 Novembre 2013.
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Le flot d’infos
– Christian Lemoine –
Le flot d’infos ne faiblit pas :
Du fou, du fort, du flou, du frais,
Le flux d’effets, diffus, des fois,
Ce qui se fut, ce qui se fait !
Fi des flatteurs, on le fera…
Sans différer, sans faire défauts.
Ni forfaiture, ni feinte à foi…
C’est faire affront que faire du faux !
Confit, confus, jusqu’aux confins,
Faim ou finance, le fin du fin,
Faut farfouiller, sans fariboles,
Souffrir l’Enfer, et face aux faits,
Sans finasser, en feu follet,
Jusqu’à la fin… (Ouf !) Quelle farandole !
Prends garde, rien n’est grave… !
(coll. Sonnets… et entrez… !)
Paris, le 11 Novembre 2013.
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Fragilité des serments
– Christian Lemoine –
La fragilité des serments
Fut souvent prouvée par l’histoire,
La trahison des sentiments
Nous démontra leur dérisoire,
Tel est le constat, implacable,
Que le temps s’avère plus fort
Que l’espoir, car il a ses diables
Qui jouent avec nos vies, nos sorts.
Est-ce la terrible espérance,
De qui nous exigeons confiance,
Qui nous trahit sans hésiter ?
Plutôt ce sordide besoin
D’être toujours, partout, quelqu’un,
D’où l’impossible fidélité… !
Prends garde, rien n’est grave… !
(coll. Sonnets… et entrez… !)
Paris, le 13 Novembre 2013.