Le poète injuste
– Christian Lemoine –
Le poète a le privilège
D’être injuste avec les puissants,
Seul à ne pas risquer son siège
Puisqu’ assis sur nuage et vent.
Aucun reproche ne le touche,
Ses mots n’ayant réalité
Que dans sa plume ou dans sa bouche,
Sans nul pouvoir à réclamer.
Certains s’en inquiètent, peut-être,
Car, colportés par les fenêtres,
Ses rêves lèveront demain…
Poète s’est uni au vent,
Tous deux savent être patients,
Leur souffle trace de beaux chemins.
Prends garde, rien n’est grave… !
(coll. Sonnets… et entrez… !)
Paris, le 18 Novembre 2013.
**********
L’homme et sa violence
– Christian Lemoine –
La violence est au cœur de l’homme,
L’homme est au cœur de sa violence.
En lui s’agitent les fantômes
De toutes ses inconséquences.
La guerre, bien sûr, mais pas seule,
L’épouvante des maux du monde,
La famine, l’esclavage : linceuls
Fermés par les terreurs immondes.
Câlinant de ses bras cruels,
La violence invite le ciel
A encenser tous ses bourreaux,
Lors, elle arrache dans nos cœurs :
De confiance, l’ultime lueur,
De candeur, nos derniers lambeaux.
Prends garde, rien n’est grave… !
(coll. Sonnets… et entrez… !)
Paris, le 18 Novembre 2013.